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aoust 1590. 8i . .-f.
cieusement : « Necessité! Je sais que c'est la couver- , ""'
« ture de tout que ceste belle necessité. Mais je vous * .
« dirai : Je n'ai qu'un enfant, on parle de la neces-« site : je le mangerai plus tost à belles dents, que de a me rendre jamais. Et si j'ay une espée bien tren-« chante ( va-il dire en regniant Dieu et y mettant « la main dessus), avec laquelle je mettrai en quatre « quartiers le premier que je sçaurai, ou oirrai dire « seulement qui parlera de la paix. »
Le dimanche 19 aoust i5go, une damoiselle de Paris estant allée visiter une des princesses ( qu'on appe-loit ici la Reine mere (0 ), estant tumbée sur les propos ordinaires de la necessité de Paris, ceste damoiselle lui ayant dit qu'elle estoit très - grande, voire telle et si enorme que si on n'i donnoit remede, il y avoit danger que les propres meres fussent contraintes enfin de tuer leurs enfans, n'ayant de quoi leur donner à manger; et que pour son particulier d'elle ( se prenant à pleurer profondément ), Dieu congnoissoit à quoi elle en estoit réduite; ladite dame, pour la consoler, lui respondist en ces termes : « Et quand vous en seriez là reduitte, a que pour vostre religion il vous faudroit tuer. vos « enfans, pensés-vous que ce soit si grand cas que « cela? De quoi sont faits vos enfans, non plus que « ceux de tous les autres, de boue et de crachat? Ma « foi, voila une belle matiere pour en tant plaindre la
« façon!»
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f 0 la Reine mere: Anne d'Est, reuve en premières noces de Fran-? çois de Lorraine, duc de Guise ; et en deuxièmes, de Jacques de Savoie, duc de Nemours. On l'appeloit la Reine nière, parce que ses deux fils les ducs de Guise et de Nemours prétendoient se faire rois de France.
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